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"... La civilisation, parvenue à un certain degré, répare en quelque sorte aujourd’hui ses propres dommages en matière de mœurs; et c'est pourquoi on ne peut rien faire désormais de plus utile aux mœurs que de promouvoir la civilisation et de la diffuser le plus qu'on peut, comme remède à soi-même, d'une part, et, de l'autre, à ce qui reste de l'extrême corruption et de la barbarie...", Leopardi, Discours sur l'état présent des moeurs des Italiens.
ARCADES AMBO regorge de projets. Dans les prochaines semaines, nous publierons le Discours sur l'état présent des moeurs des Italiens de Leopardi, dans une version revue et corrigée. Suivront dans les mois à venir Le Conte des contes de Giambattista Basile, version originelle, truculente et merveilleuse, des contes que nous connaissons affadis par Perrault et Grimm; Le Messager du Tasse, dialogue philosophique qui entraîne son lecteur dans les sphères angéliques; un bref récit du grand auteur brésilien Mario de Andrade (1893-1945), et puis de grands classiques français introuvables. En attendant mille autres découvertes...
Cette collection, dirigée par l'excellent chercheur qu'est Bertrand Reynaud, aurait pu s'appeler "Histoire locale". Nous lui avons préféré « Territoires », titre qui ouvre des perspectives plus larges dans le temps (songeons à tous ces érudits et correspondants d'académies savantes disparues aujourd'hui) et à des branches nouvelles de la recherche portées par de jeunes historiens. Sans oublier les vastes champs de la cartographie d'autrefois, de l'aménagement des espaces urbains ou ruraux, en passant par la mythologie et l’histoire, avec, au cœur de ces disciplines, la matière humaine, qui façonne les territoires et l'histoire de leurs habitants. Bref, en leur temps, Levi Strauss et Dumezil auraient pu être publiés dans la collection « Territoires » d’Arcades Ambo, au côté de La Pérouse et Humboldt !
A l'heure où, gagnés par la démagogie, médias et politiques maltraitent à qui mieux mieux notre langue, il n'est pas malvenu de raviver certains souvenirs.
Il y a vingt-cinq ans, Frédéric Vitoux rendait compte, dans Le Nouvel Obs, de la première version de Jardin funeste (qui s'intitulait alors La Chute d'Orlando Marin) : "Il est question de Pindare, de l’Arcadie, de Mme de Staël, de mythologie grecque, du soleil de Provence, d’amour, de mort de chimères. Cela ressemble à un divertissement littéraire, un récit policier, un roman allégorique. De quoi s’agit-il au juste ? De la première « fiction » de Michel Orcel (…). On y pressent l’influence de Gracq. Cette subtile minutie de l’écriture. Cette vigilance aux moindres tremblements des perceptions. Mais Orcel est aussi un joueur. Il s’amuse des conventions policières qu’il invente. Il écrit masqué. La gravité de son livre, il la réserve aux happy few…"