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Un magnifique portrait de Michel Marmin

vendredi 4 octobre 2024

Allez donc voir un peu les poèmes de Michel Marmin !

par François Bousquet

 
On croit connaître Michel Marmin, mais on n’en finit pas de le découvrir. C’est comme une sorte de poupée russe à la mode de chez nous. Le critique cache un scénariste, lequel abrite un historien du septième art, qui recèle un musicologue, un encyclopédiste, un journaliste, que sais-je encore, et quand on a fini d’enlever toutes les couches, on tombe sur le noyau d’origine – l’infracassable noyau de nuit, comme disait André Breton, ou de lumière : la poésie, d’où tout part et tout aboutit. Car c’est d’abord un poète. Il nous l’avait caché jusqu’à Chemin d’ailleurs et de Damas, recueil paru à L’Âge d’Homme, en 2000. À quoi bon le faire savoir ! Un jardin secret est un jardin secret.

Michel Marmin a passé sa vie à se consacrer aux autres, si bien qu’il a fini par s’oublier quelque peu. On ne compte plus les grands noms avec lesquels il a travaillé, de Pierre Schaeffer à Léo Malet, de Gérard Blain à Dino Risi. Les soldats inconnus, les soutiers de l’édition ne le rebutent pas non plus. C’est une bonne fée. Quelque chose comme le Rilke des aspirants critiques et des jeunes auteurs. Il veille sur eux, il les conseille, il les guide, au besoin il les recommande. Avec tact et discrétion. Comme un frère aîné. On ne le voit pas nécessairement, mais il est toujours là, en retrait. C’est un servant, au sens religieux du terme. Il sert les œuvres et les auteurs – en critique accompli. Il n’y a rien à redire sur les critiques, encore moins sur les critiques de premier plan. Ils sont indispensables, ne serait-ce que pour trier le bon grain de l’ivraie. Ce sont les gardiens du goût (et son service d’égout). Sans eux, c’est la démocratie qui réglerait tout, le pire des régimes en art.

Commémoration oblige, il a ressorti son « Mai 68 de la Nouvelle Droite ». Où l’on apprend que lui non plus n’a pas échappé aux rêveries des soixante-huitards, même si elles n’ont pas su le retenir. En jeune provincial conquis, mais encore intimidé, il a assisté aux « événements » sans y assister vraiment, un peu comme Fabrice del Dongo à la bataille de Waterloo, quelque ivresse qu’il en ait tirée. Son idéal d’alors tenait (et on ne sache pas qu’il ait changé sur ce point) en une « abbaye de Thélème, légèrement actualisée par Wilhelm Reich ». Bref, un lupanar ludique aux allures d’université de tous les savoirs. De quoi satisfaire tous les appétits, et les siens vont de l’amour courtois aux nus les plus lascifs ! Des studios de l’ORTF où il travaillait, il a vu le meilleur du mois de mai parisien, un certain vent de liberté, et a rejeté tout le reste quand il devenait de plus en plus évident que les manifestants n’aspiraient pas à changer la société, mais à en prendre la direction. Déjà, le Rotary perçait sous le col Mao. Pas du goût de Marmin.

La poésie l’a sauvé, depuis le premier jour. La vingtaine de poèmes qu’il nous livre ici suffit à le prouver. Il les a rebaptisés « chansons », mais on les lit avec la lenteur que requièrent les textes rares et précieux, cela dit sans flatter leur auteur. À quoi bon le flatter d’ailleurs. Ce qu’il écrit est déchirant, traversé d’une nostalgie aussi poignante qu’une vieille complainte. C’est tout un monde convalescent qui refait surface, sauvé des eaux de l’oubli, fait d’évocations communes, de souvenirs familiers, de blessures secrètes. On pourrait presque dire à la façon d’Alain-Fournier : ce que j’aime chez lui, ce sont mes souvenirs d’enfance. Même s’il a une affection particulière pour son cher Péguy, c’est bien à l’auteur du Grand Meaulnes qu’il fait d’abord penser. Il nous berce comme s’il nous promenait en barque, dans l’alternance des vers et des réminiscences, au rythme de ce roulis léger qu’est l’alexandrin. On sort de là avec une sensation de douceur frissonnante, de mélancolie caressante, sans larmes, mais le cœur gonflé, plein de la piété qui habitait Maeterlinck quand il écrivait Le Trésor des humbles. Ce sont les jours et les heures passés, l’antique quotidien des campagnes, les gestes des grands-mères et des petits-enfants (ceux de Michel sauront quoi lire plus tard, il leur laisse une série de photos magnifiques), qui ressurgissent, d’un sous-bois, d’une maison vide, d’une fin d’après-midi.

Il est rare de lire une prose et une poésie aussi authentiquement françaises. Il y a certes plusieurs France, mais il y en a une qui l’est plus que les autres. Peut-être est-ce une France idéelle, chimérique, pareille à un songe nervalien, entourée d’un brouillard léger, colorée de pastel, aux printemps et aux automnes qui s’étirent sans fin. Le pays du milieu du monde, in media res, aux battements calmes. La « dulce France », celle qui affleure déjà dans le chant de Rolland à Roncevaux et qui a trouvé en Anjou son climat idéal et sa constellation poétique, autour de du Bellay. Peu importe au fond qu’elle s’éteigne à Narbonne avec Trenet, elle restera à jamais angevine. Michel Marmin la fait revivre, de Beaufort-en-Vallée, ville d’Anjou, où il a ses attaches – le temps d’une chanson.

 

Longue et excellente recension de L'ISLAM ET L'ORDRE DU MONDE dans PHILITT !

jeudi 12 septembre 2024

Yves Lepesqueur, écrivain et critique littéraire, publie L’islam et l’ordre du monde aux éditions Arcades Ambo. Lourd de 740 pages, avec un appareil de notes conséquent, Yves Lepesqueur réussit un double tour de force : il produit à la fois un livre-somme qui couvre tout ensemble les aspects les plus intellectuels et les plus concrets du monde musulman mais parvient également à délivrer un propos original, à contre-courant des productions actuelles, et surtout pénétrant qui introduit à l’esprit profond de la civilisation musulmane à travers le prisme de la vision islamique du monde.

https://philitt.fr/2024/09/12/lislam-et-lordre-du-monde-comprendre-le-monde-musulman-par-lesprit-de-lislam/

Premier titre de la Rentrée : "Les balançoires par-dessus les branches", de Corinne Cauvin.

mercredi 4 septembre 2024

A paraître le 1er octobre et déjà en vente sur notre site ! 
Visitez la page : https://www.arcadesambo.com/titres/les-balancoires-par-dessus-les-branches

Souscription ouverte pour l'HISTOIRE CIVILE ET MILITAIRE DE LA FAMILLE BIJU-DUVAL

mardi 3 septembre 2024

Nous sommes heureux de lancer la souscription (32 euros, port compris) de l'Histoire civile et militaire de la famille Biju-Duval (depuis le XVIIIe siècle jusqu'à nos jours), un volume de plus de 180 pages largement illustré et accompagné d'un livre numérique rassemblant tous les tableaux généalogiques destinés à éclairer le texte. 
L'ouvrage paraîtra le 15 novembre. 

PARUTION PROCHAINE du tome III du Dictionnaire raisonné des devises

dimanche 25 août 2024

Nous sommes heureux de vous annoncer que nous publierons pour la Noël prochaine (mais lancement de la souscription le 15 novembre) le troisième et dernier tome de notre Dictionnaire raisonné des devises de M. Orcel et A. Pérès, entreprise commencée en 2016 !...

Magnifique recension de nos LEOPARDI dans "Valeurs actuelles"

lundi 8 juillet 2024

Un grand merci à Philippe Barthelet !