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Nous sommes très fiers de présenter "Châssis fixes", recueil de dessins de l'illustrateur et typographe Cesar Kusakabe.
"Châssis fixes" a longtemps porté le titre provisoire de "Partir".
Partir, ça peut être formidable quand on choisit de le faire.
En 2014, Cesar Kusakabe à DÛ partir.
De son atelier parisien, il a notamment voulu conserver la mémoire des vues.
C'est minutieusement, à travers chaque fenêtre - comme autant de châssis fixes -, qu'il en a relevé les cadrages vers la ville alentour et tenté d'en capter l'atmosphère.
ARCADES AMBO reproduit ici la série complète sur papier vélin relié par couture à plat et laisse le lecteur avec cette question : pourquoi 8 dessins pour 7 fenêtres ?
Et d'abord, le lien avec l'imprimerie PIXALIB est rétabli, si bien que nos deux livres sur l'Esteron sont de nouveau disponibles en commande directe (trois semaines de délai pour la livraison, effectuée par DHL).
Et puis, dans la collection "Arts plastiques", les Châssis fixes du jeune typographe et illustrateur Cesar Kuzakabe paraîtront d'ici très peu de temps.
En revanche (et nous en sommes bien tristes), des obstacles techniques nous obligent à remettre à l'année prochaine la publication des 50 ardoises littéraires de Jean-Jacques Ninon. L'attente ne rendra que plus savoureuse la découverte de cette oeuvre singulière et pleine d'humour !
Le beau carnet de croquis de notre cofondateur et ami Noël Dominguez - "Noir sur Blanc" - est épuisé ! Triste nouvelle, mais qui dit aussi le succès de ce petit livre. On attend avec impatience un nouvel ouvrage du même plasticien.
Il ne reste plus en stock qu'un seul exemplaire de "De la dignité de l'islam. Réfutation de quelques thèses de l'islamophobie chrétienne". Bonne nouvelle également, mais le livre ne sera pas de sitôt réimprimé.
Il vous reste la version électronique !
"Le voyageur qui contemple aujourd’hui un paysage quelconque, sur une terre aussi chahutée de discours divers que la chinoise, c’est comme s’il tenait entre ses mains plusieurs livres à la fois, qu’il suivît une multitude de récits sans aucune relation les uns avec les autres, mais abandonnés devant lui, déchargés en pleine page par un écrivain déserteur, le laissant à lire non plus le fil de leur continuité, mais le tissu de leur coprésence. Voici, par exemple, le récit du tumulus de l’empereur An Ti, des Han, avec celui descâbles électriques ; le récit d’un chemin qui se perd sur la hauteur, avec celui du blé qui commence à lever (printemps précoce, air tiède : tout est propice à cette maturation du vert intense, dans la matinée grise) ; le récit enfin, en marbre noir..."
Sur les pas lointains de Segalen, une promenade intensément observatrice dans la Chine d'aujourd'hui, sans exotisme (mais non sans passion), sans jugement qui ne soit aussi une interrogation sur notre propre monde.
Christian Doumet est l'auteur d'une oeuvre abondante (poésies, essais) qui tend à la mise en acte d'une pensée poétique, s'appuyant aussi bien sur le quotidien que sur les grandes oeuvres littéraires, musicales, picturales... Spécialiste de Segalen, mais aussi musicien et voyageur, il est aujourd'hui professeur de littérature française à la Sorbonne.
ARCADES AMBO publiera incessamment, sous forme d'ebook, "Chine, la maison du dehors" de Christian Doumet, une promenade méditative dans le sillage de Segalen, dont Doumet est un grand spécialiste. De cette prose toujours intelligente, observatrice, poétique, voici un extrait :
« Dès qu'ils se portent sur la Chine, nos yeux sont pleins de terre. Des ocres poussiéreux, parsemés des scories végétales de la saison passée (branches mortes, herbes sèches, fétus de paille…) composent le plancher d'une scène dont l'étendue irrégulière, morne et damée suffit à captiver l'attention. En ville, quelques mégots ; à la campagne, un cailloutis plus ou moins dense, plus ou moins concerté constituent les seuls accidents de cette maigre matrice d'où lèveront tout édifice et toute action futurs. Parfois, elle se fait elle-même plus dramatique : écorce crevassée de larges saignements où quelque chose de l'indicible souterrain se révèle ; ou encore, ces mottes d'argile moulées comme des miches, jetées en vrac dans le lit asséché d'une rivière… Les rares humains présents à ces scènes-là ne sont venus, on le comprend, que pour considérer le phénomène, tout au plus pour le commenter. En général, cependant, la terre suit un cours ample et régulier. Elle s'écoule au bas des pages que le regard découpe ; elle déferle en suivant la pente douce des chemins ; elle stagne. Si méditer, c'est créer des milieux, renouer entre eux des signes épars dans l'invisible, retisser des liens à travers l'espace, la pensée et les sensations, alors la méditation à laquelle m'a invité le photographe Thierry Girard, je la vois ni plus ni moins comme une manière de construire notre Chine dans la mémoire de toutes les Chine réelles et rêvées qui nous ont été léguées ».
En vue d'une "Chronique méditerranéenne" de Carine Aigon sur l'Esteron prévue pour le 15 mai.
(Photo Marc Tanzi)